Il y a une très forte tradition
taurine dans toute l'Amérique du Sud et s'il existe des élevages braves
au Mexique, Colombie, Pérou, Équateur, et Vénezuela les autres pays voient
surtout courrir des animaux de demi-caste. Les élevages braves sont souvent formés de bétail créole à la lointaine origine ibérique et de quelques bêtes de pure caste, importées d'élevages renommés espagnols ou quelques fois portugais. Il faut noter le grand nombre de taureaux graciés dans ces pays, le problème de la conservation du sang brave étant ici un impératif. |
La Colombie est un pays éminemment taurin comptant de nombreuses grandes plazas, Cali, Manizales, Carthagène des Indes, Bogota, Medellin dont la capacité varie de 18000 à 11000 places.
Les premières bêtes braves d'origine espagnole y auraient été introduites en 1543 par Luis Alfonso de Lugo.
La devise la plus ancienne de Colombie est celle de Mondoneño fondée en 1923 et est encore actuellement la matrice de nombreux autres élevages.
Les éleveurs de taureaux braves sont réunis soit au sein de l'Asociación de Criadores de Toros de Lidia de Colombia l'ASTOLCO.qui compte une quarantaine de membres ou de l'ASOBRAVO, ou de l'association GANALIDIA et regroupe en tout près de soixante cinq ganaderias en comptant les indépendants.
La particularité de ces ganaderías, comme beaucoup en Amérique du Sud, est que la majorité d'entre elles sont situées au dessus de deux milles mètres d'altitude, parfois plus, les plus hautes culminant à 3800 métres. Ceci explique que ces taureaux sont toujours d'un trapío plus petit et d'une résistance plus grande que leurs homologues européens.
Quelques ganaderías colombiennes
![]() Propriétaire: Fermín Sanz de Santamaría, Mosquera, province du Cundinamarca Fondation : 1923 Ancienneté : 1931 Devise : Azul, verde et plata Encaste : Une lignée pur Santa Coloma une autre croisée Murube Urquijo une dernière Contreras Altitude : 2.600 mètres. . |
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![]() Propriétaire: Dr. Ernesto Gutiérrez Arango de Manizales Haciendas La Esperanza y La Florida Fondation en 1948 ancienneté: 1954 Origines: Murube (Antonio Urquijo de Federico et Carmen Lorenzo) et Santa Coloma ( J. Joaquín Buendía Peña.) Altitude: finca la Esperanza a 3.200 mètres et La Florida a 2.130 . Divisa : Negro y Oro. . |
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![]() Propriétaire: A. Dominguez Vasquez Fondation: 1959 Origines: Pinto Barreiro, Lorenzo Taus, Conde de la Corte y Samuel Flores Altitude: 2.600 mètres . |
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![]() Propriétaire : Julio César Rincón Ramírez. Municipio de Albán, Vereda del Sinaí, Departement de Cundinamarca. Devise : Amarillo, Azul y Rojo. Fondation : 1993 Encaste : Juan Pedro Domecq, . Altitude: 2.405 a 2.600 mètres. Fondée en 1993 avec un reproducteur et
des vaches de la ganaderia Chicala origine Juan Pedro
Domecq par l'importation de bétail du Marqués de Domecq
et d'un semental de Jandilla . . |
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![]() Propiétaires : Hernán y Jorge Gutiérrez Pereira, Departement de Cundinamarca. Devise : Morado y Plata. Fondation : 1948 Ancienneté : 1954 Altura : 1.300 metres. Encaste : Murube y Santa coloma. Fondée en 1948 avec du bétail d'origine locale le sang de cette ganaderia a été renouvelé en 1952 et 1954 par l'importation de becerras et de reproducteurs de Antonio Urquijo de Federico et rafraichi dans les années soixante par l'arrivée de deux sementales de Joaquín Buendía Peña |
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Il n'existe en Equateur que cinq arènes en dur, mais on organise une multitude de courses plus modeste dans tout le pays.
Les premiers taureaux qui étaient de
race navarraise, furent
emmenés au XVéme siècle par les jésuites, dans ce qui sera
plus tard l'Équateur.
Ce n'est qu' en 1978, lors de la libéralisation économique, que
les ganaderos purent importer des vaches et des reproducteurs
d'origine Vistahermosa, pour rafraîchir ou remplacer le troupeau
brave existant formé jusqu'alors de vaches créoles et de
sementales d'origine espagnole.
Il existe une trentaine de ganaderías équatorienne
presque toutes situées sur les flancs des montagnes et volcans
des provinces de Cotapaxi, Turungurahua, Pichincha et Chimborazo,
à prés de trois mille mètres d'altitude.
Ces élevages braves doivent, pour être lidiés, faire parti de
l'Asociación de criadores de ganado de lidia de Ecuador et
sont répartis en trois groupes.
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Quelques ganaderías équatoriennes
![]() Propriétaires : Herederos de Don Ramiro Campuzano Renella Cuzubamba. Provincia de Cotopaxi Origines: Luis Osborne Cotop Cet élevage brave, l'un des plus ancien
d' Équateur, fondé en 1958 avec des vaches de de don
Luis Ascázubi et des sementales mexicains de Piedras
Negras y de El Rocío. |
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![]() Propriétaire: Don Luis Fernando García Díaz San Juan. Province de Chimborazo Origines: Santa Rosa, en ligne directe Baltazar Ibán Les
racines de cette ganadería remontent à 1932, quand don
Víctor García lidia ses taureaux pour la première fois
dans les arènes de Riobamba. |
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![]() Propriétaire: Don Renato Ponce Laino Patichumba. Province de Pichincha Origines: Don JoséLuis Osborne Cette ganadería a été formée en 1978 par don Renato Ponce Laino, avec cinq sementales y vingt trois vaches, de José Luis Osborne . |
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![]() Propriétaires: Hermanos Pablo et Juan Fernando Salazar Egas Machachi. Province de Pichincha Origine: El Torreón. La Ganadería MIRAFUENTE est la plus récente d'Équateur, fondée en 1997 avec des vaches et des reproducteurs de l'élevage El Torreón d'origine Domecq. . |
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![]() Propriétaires: Herederos del Ing. Saúl Montenegro Sáenz Calacalí. Province de Pichincha Origine: Baltazar Ibán Ganadería formée en 1978, a partir d' une importation de bêtes espagnoles d'origine Contreras, par la branche Murube. Elle a donné naissance à plusieurs ganaderías équatorienne comme celles de Charrón et des frères Bermeo Vallejo. . |
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![]() Propriétaire: Dr. Luis Yerovi de la Calle Cayambe, Province de Pichincha Origines: Juan Pedro Domecq, Atanasio Fernández, El Torreón A l'origine, 1978, crée sous le nom de la ganadería La Magdalena avec des vaches et des reproducteurs d'origine Domecq et Atanasio Fernández. A partir de 1993, son propriétaire entame un renouvellement du sang par l'achat de vaches et d'étalons d' El Torreón et ceci avec succès. En 1997 le matador national Carlos Sáenz gracia un taureau de cette nouvelle génération. . |
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![]() Propriétaire: Don José Luis Cobo Terán Claro, Provincia de Turungurahua Origines: Juan Pedro Domecq Jandilla La ganadería Triana nait en 1986 de bétail local des ganaderías Huagrahuasi y Carlos Manuel Cobo, d'origine Domecq importé en 1978 par les frères Cobo Sevilla. |
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Les conquistadores espagnols ont emmené avec eux leur passion pour les combats de taureaux, ainsi, la plaza de toros de Acho de Lima fut construite dès 1766, ce sont les plus anciennes d' Amérique et après la Maestranza de Séville, 1760, une des plus anciennes au monde.
Le premier taureau tué au Pérou le fut par Francisco Pizaro, sur la Plaza Mayor de Lima, en 1540.
En 1870 Manuel Miranda importe les premières bêtes de race espagnole dans le but de créer un élevage péruan mais celui-ci fut décimé en 1881 lors de la guerre qui opposa ce pays au Chili.
De nouvelles ganaderías ont été formées dans les années 50 en employant des animaux mexicains et espagnols.
L'élevage brave péruan, très éprouvé par les réformes agraires de la fin des années, soixante, morcellement des propriétés et dispersion du bétail brave, est représenté actuellement par un quarantaine de ganaderías.
Dans les régions andines du
Pérou existe une forme curieuse de tauromachie populaire,
apparue à l'époque de la décolonisation: la " Yawar
fiesta".
Surtout pratiquée dans les villages du sud de la Sierra, elle
consiste à l'opposition d'un condor, symbolisant le peuple
andin, amarré au dos d'un taureau, représentant l'oppresseur
espagnol, et toréé par les gens du village.
Quelques
ganaderías du Pérou
![]() district de Jayanca, département de Lambayeque Fondation: 1928 Origines: un semental du Conde de la Corte ("Fundador") et des vaches d' El Olivar, de Manuel Celso Vásquez. (Origine Santa Coloma). La Viña est considérée comme la meilleure ganadería péruane. . |
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![]() "La Masia" province de Chancay, département de Lima. Fondation: 1951 par don Rafael Puga Estrada Origines: 46 becerras de la ganadería "Yéncala" et le semental mexicain "Pancho Villa" de "La Punta". Puis augmentation de la manade avec des vaches mexicaines également de La Punta et le semental espagnol "Chapetón" de Carlos Urquijo. . |
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![]() District de Chilca, province et département de Lima. Fondation: 1 Mars 1987 par Nazarrio Villafuerte Guardia Origines: Vaches de "El Pinar", "Yéncala", "La Huaca" et "Chuquizongo" un semental de "Yéncala" et un de "Chuquizongo". Ensuite apport des sementales de Alonso Moreno y Marcos Núñez. . |
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![]() Fondation: 18 Mars 1951 Origines: formée au départ avec du bétail péruan ("Yéncala" et "Matancillas") agrémenté en 1956 par trois sementales de Juan Pedro Domecq qui firent la renommée de l'élevage. |
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Le Mexique est après l'Espagne le pays
qui compte le plus d'élevages de taureaux braves. Il peut même
prétendre avoir une caste spécifique due au métissage de bétail
espagnol avec des bêtes autochtones.
La plus grande plaza de toros du monde est la Monumental de
Mexico avec 50 000 places.
En 1527 José Gutiérrez Altamirano, compagnon de Hernando
Cortez, créa le premier élevage brave mexicain avec cinquante vaches et vingt
quatre taureaux de race navarraise, importés, très certainement, de la
mère patrie par le port gascon de Bayonne au Rancho Atengo dans la vallée de
Tuloca.
La ganaderia de Atenco ainsi créée est de ce fait, historiquement la
plus ancienne au monde.
Si la race navarraise est très discréte sur le vieux continent ce génotype est
encore vivant dans de nombreux troupeaux de caste ou de demi-caste de ce pays.
La caste Llaguno
Il existe au Mexique une caste à part
entière de taureau brave, la caste Llaguno.
Formée au tout début du XXème siècle par les frères Antonio
et Julián Llaguno, ces mexicains d'origine basque comme E.
Miura, sont d'importants éleveurs et de grands propriétaires
terriens.
La base de cet élevage a été trouvée parmi les bêtes
autochtones aux lointaines mais réelles origines braves, souvent
du bétail navarrais importé par les congrégations religieuses.
Le premier apport réellement brave le fut par l'intermédiaire
d'un taureau portugais de Palha en 1906, mais cette ganadería ne
fut vraiment crée que par l'achat au Marquis de Saltillo, pure
souche Vistahermosa, de deux lots de vaches et d'étalons.
Le premier lot a été acquis par l'entremise du torero Ricardo
Torres "Bombita" ami de la famille Llaguno, le
second par Antonio Llaguno qui ira lui même choisir ses bêtes
sur les terres du Marquis et qui les ramènera dans son ranch.
Les bêtes de la ganadería San Mateo issus de ces croisements se
révélèrent particulièrement intéressantes et ce sang une
fois les caractères fixés formera dans les années 20 une race
particulière de taureau brave, l'encaste Llaguno.
L'apport de cet encaste pour l'élevage brave moderne de ce pays a été décisif et on le retrouve actuellement présent dans presque les trois-quarts des troupeaux mexicains, San Martin, Mimiahumpan, Garfias, Reyes Huertas....
Quelques ganaderías mexicaines
![]() Ancienneté: 1552 C'est la plus ancienne au monde. Finca: Tenaugo del Valle (México). Propriétaire: Manuel Barbabosa. Origines: vaches navarraises et taureaux de sang Zalduendo, plus tard apport de sang de Pablo Romero. . |
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![]() Ancienneté: 1918 Finca: Apizaco (Tlaxcala). México Propriétaire: Felipe González Origines: Piedras Negras et Tepeyahuelcao, ensuite croisement de sang Ibarra et Murube, Piedras Negras et Saltillo. . |
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![]() Ancienneté: 1890 Finca: Apizaco (Tlaxcala). México. Propriétaire: Raúl González G. Origines: San Cristóbal de Trampa. Benjumea, Miura, Murube et Saltillo. . |
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![]() Ancienneté: 1915. Finca: Fresnillo (Zacatecas). México. Propriétaire: Ignacio García Villaseñor. Origines: pur Saltillo, reconstruite après la révolution de 1910. . |
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![]() Ancienneté: 1932 Finca: "La Gloria", Tequisquiapan, Queretaro (México). Propriétaire: Marcelio Miaja Calvo et José Chafik Hamdan Amad Origines: Fondée par don Juan Aguirre García "Conejo Chico" avec des vaches de Zactépec et un semental de San Mateo. Ses actuels propriétaires l'achetèrent à son fondateur en 1966, changeant de nom pour celui de San Martin. Depuis 1968 la base de la ganadería est constituée de vaches de Torrecilla, Llaguno et Valparaíso avec des sementales de San Mateo. . |
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![]() Ancienneté: 1908 Finca: Apizaco (Txacala). México. Propriétaire: Luis et Jorge Rojas Cardoso. Origines: Piedras Negras, la plus grande partie d'origine Saltillo. . |
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![]() Ancienneté: 1925 Finca: Soltepec (Tlaxcala). México. Propriétaire: Daniel Muñoz Origines: Vaches de Zotoluca, La Laguna et Coaxamalucan, taureaux de Piedras Negras, ensuite de San Mateo et Murube. . |
La plus ancienne ganadería brave du
Venezuela, Guayabita, a été fondée en 1939, mais la majorité
des autres élevages ne datent que des années 70 ou 80 souvent
sur une base Juan Pedro Domecq.
On peut également faire remarquer que Manuel Martinez Flamarique (Chopera) célèbre
homme d'affaire espagnol du monde taurin est co-propriétaire
d'une ganadería, Tierra Blanca crée en 1972.
Il y a au total dans ce pays vingt cinq élevages de taureaux braves.
D'autres pays d'Amérique Latine ne possédent ni d'élevage brave ni de plazas de toros en dur mais si on y donne toutefois, un peu partout, des spectacles tauromachiques de caractère plus primitif, comme les très populaires et dangereuses corralejas à de rares occasions il peut être organisé des spectacle plus conventionnels.
En Bolivie on a
recours à du bétail créole et pour les courses de plus grande
importance on importe du bétail brave du voisin péruvien.
Le Costa Rica et le Guatemala
voient également courrir du bétail créole, ou des zébus, ces
pays font à de très rares occasions appel à quelques cornus
mexicains.
A Panama les réjouissances populaires font
usage du bétail local et les spectacles plus classiques
emploient du bétail de Colombie ou du Mexique.
A Saint Domingue et à Cuba il
existe encore quoique marginale une certaine tradition
tauromachique.